Face à la nouvelle donne mondiale, marquée par de nombreux chocs technologiques, industriels et climatiques, et dans un contexte macroéconomique source d’inquiétude pour les entreprises, il n’est peut-être pas superflu de rappeler certaines évidences pour emprunter le chemin de la confiance et de l’action.

L’une de ces évidences, c’est que l’écosystème tech en France, fort de ses 15 000 start-up dans des secteurs variés, regorge de solutions, de talents et de savoir-faire. Soyons assurés de nos capacités ! De nombreuses initiatives louables ont été prises ces dernières années pour miser sur ces atouts et favoriser le développement de l’innovation à la française, au dernier rang desquelles le plan national « Osez l’IA » lancé par le gouvernement le 1er juillet.

Startups : des remous au rebond !

Il est essentiel d’accélérer cette dynamique pour renforcer la compétitivité de notre économie et l’attractivité de notre pays : en somme, pour maintenir notre leadership. La French Tech a vocation à en être le moteur. Pour ce faire, la clé résidera dans notre capacité collective à faire émerger des champions technologiques capables de rivaliser à l’échelle internationale tout en étant de véritables forces vives de la croissance et de la souveraineté.

Nous n’ignorons pas les remous que les startups ont récemment traversés, avec en 2024 une hausse de 48% des défaillances par rapport à 2023 et une baisse des levées de fonds : après leur envolée constante jusqu’en 2022, ces dernières n’ont pas cessé depuis lors de décliner, passant de 13,5 milliards d’euros en 2022 à 8,3 milliards en 2023 pour arriver à 7,8 en 2024.

Cette situation n’est pas une fatalité et les startups ont su démontrer leur grande capacité de résilience, pour paraphraser une notion au cœur des enjeux actuels avec le lancement récent de l’indice de résilience numérique par un collectif de grands groupes. La résilience de nos startups ne pourra passer que par un changement de paradigme : au modèle longtemps triomphant de la croissance à tout prix financée par de l’ « argent gratuit », doit succéder un modèle de développement ancré dans une recherche de la rentabilité et une hypercroissance maîtrisée.

Faire front commun

Autrement dit, startups et grands groupes : situations spécifiques mais même combat ! Les premières ont maintenant les mêmes enjeux que les secondes. Elles font partie intégrante du tissu économique national, au même titre que les PME, les ETI et les grands groupes. Elles constituent un partenaire de choix et de long terme pour des entreprises en quête de stabilité économique, de souplesse et d’efficacité. Si leur rôle est menacé et leur compétitivité dégradée, c’est l’ensemble de ce tissu qui se délite.

Pensons précisément à ce que les startups peuvent apporter aux entreprises, et en particulier aux grands groupes. Les premières ont certes besoin des secondes mais la réciproque est vraie ! C’est ce que confirme l’évolution du marché que l’on observe depuis plusieurs mois sous le poids de l’instabilité ambiante : alors que leur collaboration était traditionnellement indexée au cycle long des appels d’offres, les grands groupes recourent désormais plus facilement aux startups pour renforcer leur performance à court terme, et précisément à celles qui s’appuient sur un modèle solide et rentable. Cette évolution, j’en suis persuadé, est moins conjoncturelle qu’elle n’a vocation à s’inscrire dans la durée, avec son lot d’opportunités de développement.

Les menaces qui planent sur notre économie peuvent – et doivent – être le déclencheur d’une collaboration accrue entre les start-up et les grands groupes. C’est ce à quoi invite la proximité de philosophie et d’enjeux business qu’ils partagent. L’un des catalyseurs les plus puissants, et à l’effet le plus immédiat, dont nous avons besoin est en ce sens une commande publique et privée ambitieuse qui privilégie ces approches ouvertes et parie sur l’innovation coopérative pour stimuler la création de valeur. Ensemble, continuons à faire rayonner l’excellence de nos savoir-faire et à construire pour la France un avenir technologique prospère !