Il y a un an, la course à l’intelligence artificielle s’emballait avec l’arrivée de ChatGPT. Si des acteurs comme Microsoft, avec l’appui d'OpenAI, Google ou Facebook n’ont pas attendu bien longtemps pour se lancer dans la bataille, c’est surtout en cette fin d’année qu’une certaine effervescence dans le secteur se fait sentir en France. Nouvelle illustration avec OVHcloud qui a fait plusieurs annonces lors de sa conférence annuelle Summit, à la Maison de la Mutualité à Paris ce mardi 28 novembre, pour aider ses clients à se saisir de ces nouvelles technologies qui vont bouleverser l’ensemble des industries.

Face à l’emballement général autour de l’IA générative, OVHcloud assure être confiant face à ce qui se joue actuellement sur le plan technologique. «Je n’ai aucune inquiétude» quant au succès de l’entreprise nordiste dans l’IA, assure ainsi Michel Paulin, le directeur général d’OVHcloud. Ce dernier estime qu’il y a quatre éléments indispensables pour tirer son épingle du jeu dans le secteur : des capacités de calcul extrêmement puissantes, des outils pour exploiter les données, des solutions spécialement dédiées aux usages permis par l’IA générative, et une expertise pointue. «Notre objectif est de démocratiser l’IA pour que tout le monde puisse l’utiliser sans connaissances spécifiques», résume Octave Klaba, l’emblématique fondateur du groupe de Roubaix.

OVHcloud réplique après les annonces de Xavier Niel

Dans cette perspective, le défenseur d’un cloud souverain et durable en Europe a annoncé le lancement de nouvelles solutions. L’entreprise, entrée en Bourse il y a deux ans, dégaine ainsi l’OVHcloud Data Platform pour proposer à ses clients une solution leur permettent de collecter, stocker, structurer, analyser et visualiser leurs données. La société lance également OVHcloud AI App Builder, une solution pour construire facilement des apps et des chatbots reposant sur une IA générative conceptualisée, et OVHcloud AI Endpoints, un dispositif visant à faciliter l’accès à des modèles d’IA à usage générique pour les développeurs et les intégrateurs. Le tout en veillant évidemment à la protection des données, argument majeur d’OVHcloud face aux ogres américains. «Nous garantissons à nos clients que leurs données ne seront jamais partagées», assure Thierry Souche, Chief Technology Officer d’OVHcloud. Ce dernier a également insisté sur l’envie du groupe nordiste de permettre à n’importe quelle entreprise d’utiliser l’IA facilement, en quelques clics, pour répondre à ses problématiques.

OVHcloud se devait de réagir après la grande conférence de Scaleway, organisée le 17 novembre dernier à Station F. Celle-ci a marqué un tournant pour l’écosystème français de l’IA, avec notamment la présentation de Kyutai, le laboratoire d’IA initié par Xavier Niel, Rodolphe Saadé, le patron de CMA CGM, et Eric Schmidt, l'ex-PDG de Google. Doté d’une enveloppe de 300 millions d’euros, cette nouvelle structure scientifique mise sur l’open source et l’open science pour que ses travaux puissent bénéficier à l’ensemble de l’écosystème européen de l’IA. Face aux ambitions portées par ce trio de choc et aux annonces faites lors de cette conférence, Jean-Noël Barrot, le ministre délégué au Numérique, n’avait pas hésité à voir dans cette journée du 17 novembre à Station F l’acte fondateur de l’envol de l’écosystème français de l’IA.

Un réseau de 150 mini-datacenters de proximité dans le monde d’ici 2027

Dans ce contexte, OVHcloud, qui s'est allié à Nvidia comme Scaleway, se devait de répliquer. Et si les annonces de l’entreprise d’Octave Klaba sont peut-être moins fracassantes que celles de Scaleway, celle-ci mise sur le long terme pour faire la différence. Néanmoins, le groupe tricolore n’en oublie pas son cœur de métier : le cloud. Ainsi, OVHcloud a fait part de son intention de déployer 150 mini-datacenters de proximité dans le monde d’ici 2027, en commençant par Madrid et Bruxelles dans les prochaines semaines. Et ce de manière à mieux répondre aux besoins de ses clients avec des performances accrues.

C’est aussi l’opportunité pour OVHcloud d’accélérer sur le marché de l’edge computing qui pourrait peser plus de 60 milliards de dollars à l’horizon 2025. Dans ce cadre, le groupe français a d’ailleurs mis la main cet été sur la startup allemande Gridscale. Ces mini-datacenters viendront compléter un réseau mondial de 38 centres de données répartis dans 9 pays à l’heure actuelle. Pour continuer à innover, OVHcloud pourra également s’appuyer sur un vivier de 3 700 startups soutenues par ses programmes d’accompagnement dans le monde, dont 232 en Asie et 27 aux États-Unis. En France, l’entreprise tricolore n’hésite pas d’ailleurs à collaborer avec jeunes pousses comme Quandela, Pasqal, C12 et Alice & Bob, pour ne pas rater la révolution de l'informatique quantique.