Phagos veut ouvrir un nouveau chapitre dans la lutte contre les maladies bactériennes. Pour que cette ambition se concrétise, la société française, spécialisée dans la phagothérapie, annonce un tour de table en série A de 25 millions d’euros mené par CapAgro, Hoxton Ventures, CapHorn et Demeter. Les fonds Acurio Ventures et Citizen Capital, ainsi que le réseau Founders Capital, l’accélérateur britannique Entrepreneurs First et l’incubateur parisien Station F ont également participé à l’opération. Celle-ci survient trois ans après une levée de fonds d’amorçage de 2,4 millions d’euros.
Fondée en 2021 par Alexandros Pantalis et Adèle James, la biotech tricolore cherche à s’attaquer aux bactéries responsables de maladies infectieuses dangereuses qui deviennent chaque jour plus résistantes aux antibiotiques, ce qui en fait l'une des plus grandes menaces pour la santé mondiale. Et pour cause, à mesure que la résistance aux antibiotiques se développe, cela pourrait rendre les bactéries plus mortelles que le cancer d’ici 2050, en plus de coûter 100 000 milliards de dollars à l’économie.
«La phagothérapie peut transformer l’histoire de la médecine»
Pour lutter contre ce fléau, Phagos utilise les bactériophages, des prédateurs naturels des bactéries, pour remplacer l’usage des antibiotiques, non seulement chez l'animal, mais aussi à terme chez l'homme. En les faisant évoluer de manière dynamique à l’aide, la société neutralise l'effet de résistance qui empêche les humains et les animaux de lutter contre les maladies infectieuses. En combinant microbiologie et intelligence artificielle, la plateforme de Phagos est ainsi capable de concevoir des traitements ultra-précis et personnalisés pour mettre fin aux maladies bactériennes. «Nous sommes convaincus que la phagothérapie peut transformer l’histoire de la médecine comme les antibiotiques l’ont fait au siècle dernier», assurent Alexandros Pantalis et Adèle James, fondateurs de Phagos.
La biotech entend s’appuyer sur sa série A pour déployer ses solutions vétérinaires à grande échelle, avant de se tourner vers son ambition d’étendre la phagothérapie à la santé humaine. La société souhaite également développer la prochaine génération de ses modèles d’intelligence artificielle brevetés pour la caractérisation des phages et accélérer la croissance de l’entreprise à l’international.
«Cette levée nous donne les moyens d’accélérer notre mission et de rendre la phagothérapie accessible, rapide et efficace face à la progression des résistances bactériennes. Grâce à nos avancées réglementaires et à notre plateforme combinant microbiologie et intelligence artificielle brevetée, nous avons aujourd’hui l’opportunité d’installer durablement la phagothérapie comme une solution de référence mondiale : pour la santé animale aujourd’hui, et demain pour la santé humaine», estiment les deux entrepreneurs à l’origine de la biotech. Cette dernière compte 50 collaborateurs, dont 90 % de profils scientifiques et techniques (microbiologie, informatique, R&D, data, IA).